1. |
La saison haute
03:09
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LA SAISON HAUTE
Soudain elle a voulu de lui
Un détail dans la voix
Dans la peau un repli
Elle n’a plus eu le choix
Elle n’a plus rien montré
Qui dise quoi que soit d’autre
Qu’un désir voilé
Une attention dévote
Pour autant la terre n’arrête pas de tourner
Mais que font les autres ?
Que font les autres ?
Il avait l’air dégagé
Seul au milieu des hôtes
C’était le grand air presque l’été
La saison haute
Elle n’a plus eu le choix
Un sourire un canapé
Une coupe après l’autre
La fatigue envolée
Elle, poisson et pilote
Ailleurs elle n’aurait rien su faire
Ses yeux auraient glissé
Deux peaux restées étrangères
Au service de leur majesté
Deux peaux restées étrangères...
(A. Jeay)
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2. |
Porte de sortie
04:28
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PORTE DE SORTIE
Où on s’écrit des lettres : juré, promis !
Plus besoin d’elle plus besoin de lui
Alors on marche seul à tâtons la nuit
Dans la bouche un goût amer…
On s’dit qu’un jour de chance tombera l’argent
Monnaie trébuchante contre sentiments
Mais on restera seul à jamais démuni
Quand il faudra trouver une porte de sortie
A l’air libre
A l’air libre
A l’air libre les cœurs esseulés usent de gros calibres pour se racheter
A l’air libre
Y’avait des filles jolies en jupes perchées
Et au ras des pâquerettes des garçons de café
Encore un verre, encore un sursis
Tourne, tourne la terre, vous me donnez le tournis
Oh ma petite sirène ! Viens me chercher
Dans l’eau d’autres prunelles me suis noyé
Doit y’avoir une flèche, ça doit être écrit :
Direction la mer…
A l’air libre
A l’air libre
A l’air libre les cœurs esseulés usent de gros calibres pour se racheter
A l’air libre
Il n‘existe plus guère d’endroits enfumés
On a changé de siècle en restant allongés
Si je lui dis je t’aime : alarme incendie !
Extinction système garantie
Donnez-nous une chance d’aimer autrement
Que dans les silences assourdissants
Vivre comme Diogène ou en dame pipi
Oh, la belle affaire !
A l’air libre
A l’air libre
A l’air libre
les cœurs esseulés usent de gros calibres pour se racheter
Pourriez-vous me dire s’il existe ici
Quelque chose qui ressemble à une porte de sortie ?
(A. Jeay)
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3. |
Stations Balnéaires
03:54
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STATIONS BALNEAIRES
Dans les stations balnéaires
Emploi du temps un peu vague
En tenue légère, légère
Beaucoup d’ennui, un peu de drague
Si vous ne savez pas quoi faire
Rendez-vous ce soir minuit au chemin des douanes
Avec des flacons de bière, du mauvais whisky
Une bouteille de champagne
Tout ce qui fera l’affaire
Pourvu, pourvu que l’ivresse gagne
Dans les stations balnéaires
Des heures perdues sur les rabanes
Entre lunettes et crème solaire
Et le soleil pour seul gardien du bagne
Tu vois la jolie caissière ?
Je parie l’avoir déjà croisée à la montagne
Si vous ne savez pas quoi faire
Rendre-vous ce soir minuit au chemin des douanes
Avec des flacons de bière, du mauvais whisky
Une bouteille de champagne
Tout ce qui fera l’affaire
Pourvu, pourvu que l’ivresse gagne
Si le monde est à refaire
Autant le refaire à la belle étoile
Entre perroquet et pull corsaire
Allongé à la belle étoile
(A. Jeay)
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4. |
de Gaulle JFK
03:43
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DE GAULLE / JFK
Si un océan nous sépare
Et bien d’autres choses encore
S’il est à craindre que cette histoire
N’arrive à bon port
Une fois pour toutes, je récuse mes doutes
Et mieux encore : je récuse mes torts
On pourrait voyager léger entre deux aéroports
On pourrait voyager léger
Tu risques de trouver ça bizarre
Mais moi le bizarre j’adore
Et après tant et tant de faux départs
J’ai enfin perdu le nord
Une fois le billet empoché
Envol au-dessus des remords
Il me faudra encore appeler
A la descente d’aéroport
Ou bien d’une rue accidentée
Décroche !
S’il te plaît, décroche !
Je ne sais plus ce que je fais
Décroche !
Si entre nous deux s’écoule l’océan Atlantique
Deux idées de la démesure pas vraiment symétriques
Que suis-je venu chercher d’autre que l’extatique instant
Où ta main romprait le charme mécanique
D’une voix enregistrée ?
Décroche ! Décroche !
Dans une chambre à 200 dollars où s’invite le trafic
Je fais des photos numériques en guise d’au revoir
Et y dessine un homme qui plonge
Quelque part en eaux profondes
Entre de Gaulle et JFK
Entre de Gaulle et JFK
(A. Jeay)
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5. |
Les adieux
03:11
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LES ADIEUX
C’est une brûlure
C’est un onguent
C’est de l’usure
C’est le jeu amoureux
Est-ce que tout simplement
Ils n’arrivent as à se dire adieu ?
Ca fait combien de temps
Qu’ils n’arrivent pas à se dire adieu ?
Dans leurs pires instants
Il y aura toujours eu ce feu
Ah, mais qu’est-ce que tu veux ?
Est-ce que tout simplement
Ils n’arrivent pas à se dire adieu ?
Ca fait déjà longtemps
Qu’ils n’arrivent pas à se dire adieu
C’est leur histoire banale
A la fois sublime et triviale
C’est le besoin impérieux
De la chair et des sentiments à deux
Et ça leur laisse au creux des bras
Des picotements ou des bleus
C’est un trop plein de vie
Qui déborde et sort de son lit
Tel un torrent capricieux
Leur interdit de se dire adieu
Ah, ! mais qu’est-ce que tu veux !
Ils n’arrivent pas à se dire adieu !
Ah, ! mais qu’est-ce que tu veux !
Deux adolescents qui parlent de mourir pour si peu
Jusqu’au martyre, jusqu’au sang, jusqu’au bon Dieu...
(A. Jeay)
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6. |
Sous pente
04:44
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SOUS-PENTE
Sur les grandes avenues
Aux lignes parallèles
Je marche, enfin navigue à vue
Comme privé de sommeil
La pierre y est blanche et charnue
Les formes solennelles
Halte à un bistrot en vue
Quand mes jambes flagellent
Je me replonge dans les flux
Y puise une énergie nouvelle
Avant d’aller affronter l’inconnu
Avant d’aller me cogner le réel
Entre les murs de ton sous pente
Nous mesurons l’étendue
D’une passion adolescente
Je me suis étendu sur elle
Et nos corps à demi-nus
Ont cessé d’être pluriels
Ont redit l’essentiel
Je me suis étendu sur elle
Et nos corps ont rejoint les flux
Ont changé d’échelle
Ont redit l’essentiel
De grands ciels azurs, battus
Par les vents me rappellent
L’évidente beauté du superflu
Le besoin d’immatériel
Peut-on vivre dans une telle absence
De règle, comme suspendu ?
Attiré par le chant de sirènes
Ballotté de reflux en reflux
Entre les murs de ton sous pente
Nous mesurons l’étendue d’une passion adolescente
Je me suis étendu sur elle
Et nos corps à demi-nus
Ont cessé d’être pluriels
Ont redit l’essentiel
Je me suis étendu sur elle
Et nos corps ont rejoint les flux
Ont changé d’échelle
Ont redit l’essentiel
(A. Jeay)
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7. |
Amour en sursis
03:44
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AMOUR EN SURSIS
Ils se sont connus sur un air de fête
Loin de Paris
Au bord d’une mer étale
De ciels infinis
Et ce fut comme une brève escale
Ce fut comme un amour en sursis
Comme un amour en sursis
L’homme a besoin de conquête
Et il lui a promis
Même si en cachette
De venir à Paris
Pour y crever la gueule ouverte
De bonheur volé
Elle demeure sourdement inquiète
Ce fut comme un amour en été
Oui comme un amour en été
Le troisième acte : non loin une rivière
Lui, inconscient de ses actes
Lui réclame le fer
Elle accepte, elle se rétracte
Pourquoi ce repli ?
Leur romance jusqu’ici intacte…
Et pour repousser la noyade
Ils retrouvent la mer
Sous la blancheur du sable
Les pavés de l’enfer
Ils ont perdu le code
Perdue l’envie
Perdus les corps
Perdu Paris
Ce fut comme un amour en sursis
Oui comme un amour en suris
(A. Jeay)
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8. |
Climats tempérés
04:06
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CLIMATS TEMPERES
C’est une belle journée, il me reste une place
Tu pourrais être mon passager : direction les grands espaces
Nous roulerions toutes vitres baissées
Avec le vent de face
Embarque ! c’est une belle journée
Je n’aime rien comme l’air marin
Caressant le dos des dunes, les aiguilles de pin
Je n’aime rien comme l’air marin,
Zéro degré latutide horizon lointain
Connais-tu ces longs mois d’été où le temps s’efface ?
La sécheresse, l’infinie clarté, aussi
Ces pains de glace pour rafraîchir nos peaux bronzées
Pour atteindre les plaisirs en surface
Nous sommes en climats tempérés
Je n’aime rien comme l’air marin
Qui console et dénude de tout lendemain
Je n’aime rien comme l’air marin
Zéro degré latitude, horizon lointain
Je n’aime rien comme l’air marin
Qui console et dénude de tout lendemain
C’est une belle journée
Nous sommes en climats tempérés
Embarque !
(A. Jeay)
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9. |
Entrelacs du Doubs
03:42
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ENTRELACS DU DOUBS
J’ai vécu de rapine
J’ai marché dans tes combines
J’étais sens dessus dessous
Dans les entrelacs du Doubs
Non loin de Bourg-en-Bresse
J’avais le feu, les poulets à mes fesses
Je me suis vu la corde au cou
Et dans les poches des trous
Dans les entrelacs du Doubs
Un jour tu me juras
N’aimer personne comme moi
J’en suis tombé à genoux
Dans les entrelacs du Doubs
J’ai serré la main à des huiles
Pour éviter de prendre des tuiles
J’me suis acheté un six-coups
Dans les entrelacs du Doubs
J’étais le devin aux abois
Qui dans le doute, entre là
Où se monnaie quelques centimes
La vue de beautés bisontines
Dans les entrelacs du Doubs
Un jour tu me juras
N’aimer personne comme moi
J’en suis tombé à genoux
Dans les entrelacs du Doubs
Ce dont je suis resté le plus fier
C’est d’y avoir passé l’hiver
Au milieu des hulottes, des hiboux
Dans les entrelacs du Doubs
Et je me lèverai de bonne heure
Pour aller me refaire ailleurs
Je s’rais devenu complètement Sioux
Dans les entrelacs du Doubs
Et je me lèverai de bonne heure
(A. Jeay)
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10. |
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REPERAGES EN EAUX TROUBLES
Repérages en eaux troubles chez sa meilleure ennemie
Il met son costume neuf et ses souliers vernis
C’est la saison des orages : des éclairs déchirent l’azur
Non loin de soudaines zébrures et le ciel blanchit
Il connaît bien la route, mieux encore de nuit
De l’eau perle en fines gouttes dans son dos, il s’écrie :
« C’est mon dernier voyage ! je vais bientôt te confondre »
Non loin le tonnerre gronde et l’essuie-glace gémit
L’essuie-glace
Il se prépare pour une repérage en eaux troubles
Chez sa meilleure ennemie
Il enfile un costume neuf et révise ses alibis
Le ventilateur hors d’usage lui fait se desserrer l’encolure
Il choisit l’accélérateur comme exutoire à sa rage
Vers qui roule-t-il en trombe raison et sens interdits ?
Une voix sortie des ondes chante « Ralentis, ralentis »
Mais qu’a-t-il faire de cet adage ? Qu’a-t-il faire de cet adage
Quand on est comme lui…
(A. Jeay)
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Aymeric Jeay France
Aymeric Jeay compose et écrit des chansons qu'il édite en albums autoproduits et joue régulièrement en concert, seul ou accompagné. Il réalise lui-même ses pochettes et vidéo-clips. Il lui arrive également de composer des musiques pour des films, des performances, des ciné-concerts. ... more
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